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Homélie pour la Profession monastique du Fr. Dorothée

Beste ouders , broer en vrienden van frater Dorothée,
Het verheug ons zeer u allen vandaag te moge begroeten bij de professie van Fr Dorothée. Het evangelie van vandaag geeft ons de vraag van Natanael door, namelijk: kan er iets goeds komen uit Nazaret? Vandaag zeggen wij: kan er iets goeds komen uit Lavra Netofa? De apostel Philipus antwoorde: kom en zie. Meer als twee jaar hebben we kunnen zien en ervaren wie fr Dorothée is en we zijn allen blij dat hij zich vandaag definitief door de monastieke professie aan God en de gemeenschap wil geven. Dank aan u allen die ertoe bijgedragen heeft dat hij deze nieuwe levensstap kan zetten.

Frères et soeurs,
Le cantique des cantiques nous décrit une amante à la recherche de son bien-aimé qui joue comme à cache-cache avec elle. Lorsqu’elle l’a trouvé, elle s’exclame: “Je l’ai trouvé, je ne lâcherai pas!” Le choix de la vie monastique est en général le point d’arrivée d’une période de recherche plus ou moins longue selon les personnes. Lorsque quelqu’un commence son noviciat, il peut dire, au sujet du Christ: “Je l’ai trouvé”. Lorsqu’il fait sa profession, il déclare: “Je ne le lâcherai pas!” C’est ce que frère Dorothée veut déclarer solennellement ce matin et nous ses frères-moines renouveler en esprit. Le verbe que saint Benoît utilise pour expliciter ce que fait celui qui est accueilli dans la communauté est ‘promittat’, qui signifie ‘il promettra’. Celui qui s’engage fait une promesse. Cette promesse, on ne la fait ni au père abbé ni à la communauté, mais à Dieu lui-même. Sommes-nous tous conscients que s’est un acte grave qui engage tout notre responsabilité, pas seulement aujourd’hui mais jusqu’à la mort! Nous nous engageons solennellement et pour toujours à Dieu par la médiation de la ‘profession monastique’ qui consiste à promettre stabilité, conversion de la manière de vivre et obéissance. Autrement dit l’objet de la promesse est: la marche à la suite du Christ, au plus près. Quel est le sens authentique de la ‘stabilité’? Il semble que ce soit l’équivalent de la ‘persévérance’. C’est d’une stabilité dans la conversion et l’obéissance dont il s’agit. Pour Saint Benoît s’est la totale désappropriation concrétisée dans l’obéissance à la Règle et au supérieur local. Benoît s’en explique à la fin du Prologue (Prol. 50), dans un contexte christologique: “Ainsi, ne nous écartant jamais de son enseignement (celui de Dieu), persévérant en sa doctrine dans le monastère jusqu’à la mort, nous participerons par la patience aux souffrances du Christ pour être admis à partager son Règne” (cf. Ph 2, 8; 1P 4, 13; Rm 8, 17). Une sorte de martyre, de témoignage de foi en Celui qui nous a aimés et s’est livré pour nous (cf. Ga 2, 20). La vie consacrée est un engagement pour toute la vie par lequel on se laisse transformer en Christ par la grâce de l’Esprit Saint. Si le moine persévère dans le monastère, c’est qu’il persévère dans son rapport existentiellement priant à Jésus Christ. La conversion monastique, le changement de vie, est l’abandon progressif des habitudes du siècle et surtout le combat contre sa propre volonté.

Pour saint Benoît, le moine est un être de désir. Il dit dans le Prologue de sa Règle, que celle-ci est destinée pour ceux qui désirent la vie et qui veulent être heureux en ne préférant rien à l’amour du Christ. Cher Dorothée, tu as été saisi par le Christ et depuis longtemps tu cherches à le saisir. Tu l’as cherché au sein de ta famille, qui t’entoure aujourd’hui. Tu l’as cherché dans les communautés byzantines des pères capucins au Pays-Bas, en Terre Sainte dans le Lavra Netofa puis à l’Abbaye de Chevetogne. La perle précieuse pour laquelle tu as tout vendu c’est le Christ Jésus. Et, en réalité, il t’a saisi et tu l’as trouvé à chacune des étapes de ton cheminement antérieur. Aujourd’hui, c’est Lui qui veut te consacrer à Lui-même dans notre communauté. C’est lui qui dit à ton sujet: “Je ne le lâcherai pas”, et c’est aussi toi qui dit à Son sujet: “Je l’ai saisi, je ne le lâcherai pas”. Tu as senti l’appel à incarner ton amour du Christ dans l’amour de tes frères – un amour qui ne s’exprime pas normalement dans de grandes déclarations mais bien dans des gestes concrets de service et d’obéissance mutuel, à l’exemple de Celui qui était Dieu et s’est fait le serviteur de tous. Tes Frères ici sont heureux de t’accueillir. Cher frère Dorothée, je t’invite à exprimer ta promesse devant Dieu et tout le monde ici present.