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13e dimanche après Pentecôte 2016

On reconnaît tout de suite dans cette parabole de Jésus les emprunts qu’il fait au chant de la vigne du prophète Isaïe : je cite : » Mon bien-aimé avait une vigne, sur un coteau fertile. 2 Il en remua le sol, ôta les pierres, et y mit un plant délicieux; il bâtit une tour au milieu d’elle, et il y creusa aussi une cuve. Puis il espéra qu’elle produirait de bons raisins, mais elle en a produit de mauvais. » Dans ce cantique, le prophète décrit les tendres soins de Dieu pour sa vigne. Mais au lieu de la production espérée, il a obtenu des raisins acides, immangeables, juste bons à être jetés. Et Jésus commence par : « Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde ». Le propriétaire de Jésus entoure sa vigne des mêmes soins que le vigneron d’Isaïe ; mais les similitudes s’arrêtent là. Dans l’évangile, la parabole prend un tour nouveau et propose donc une leçon nouvelle.
Chez Isaïe, le propriétaire est en même temps le vigneron ; la vigne représente le peuple d’Israël, une vigne entourée de soins, mais décevante et qui ne donnait que des mauvais fruits. Dans la parabole de Jésus, le propriétaire n’est pas le vigneron, il n’exploite pas directement sa vigne, il la confie à d’autres vignerons ; écoutons saint Matthieu : « Il la donna en fermage à des vignerons et partit en voyage ». Qui est la vigne ? Et qui sont les vignerons ? D’abord la vigne représente Israël, comme chez Isaïe, et les vignerons sont les chefs, des prêtres et les pharisiens. Ils avaient la charge de la vigne, le peuple d’Israël, et ils l’ont mal guidé puisqu’ils ont maltraité tous les prophètes et, en définitive, ils sont en train de rejeter le Fils Bien-Aimé du Père. Mais ensuite, la vigne représente le Royaume de Dieu et les vignerons, c’est le peuple d’Israël tout entier du temps de Jésus , qui en avait reçu la charge,  puisque Jésus termine en disant : « Le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit . Le privilège d'Israël d'être le peuple élu implique la responsabilité de se comporter selon les attentes de son Dieu en suivant les commandements de Dieu. Les écrits des prophètes leur rappelaient qu'ils étaient pour Dieu une vigne et à cet égard, ils devaient remplir leurs obligations, c'est-à-dire fournir des fruits… Il y a encore un autre point à souligner. Dans notre évangile Jésus fait mention que le propriétaire, ayant planté sa vigne, s'en alla dans un autre pays. Pourquoi Jésus a-t-il dit cela? Et bien, le Seigneur voulait nous montrer que si Dieu avait été présent dans le vignoble, il aurait eu personnellement à s'occuper de son entretien et de la récolte. Mais ce 'voyage',  son absence, signifie qu'il a confié le vignoble entièrement aux soins de son peuple. Le peuple qu'il a choisi s'occupera du vignoble durant son absence. Quelle confiance du maître envers les vignerons, son peuple…… En regardant de plus près l'utilisation du mot 'vigne' dans la parabole, nous observons qu'elle ne concerne pas uniquement le peuple de Dieu. Elle représente quelque chose d'autre. Elle symbolise aussi le royaume de Dieu. L'homme qui plante une vigne, c'est Dieu qui instaure son royaume par son Fils Jésus Christ. Il suffit de comparer les deux versets : « Ils lui dirent : il les fera périr malheureusement comme des méchants, et louera sa vigne à d’autres vignerons, qui lui en rendront les fruits en leur saison (41). Puis verset.43. C’est pourquoi je vous dis, que le Royaume de Dieu vous sera ôté, et il sera donné à une nation qui en rapportera les fruits. » Par cette simple comparaison, nous pouvons voir que les mots 'vignes' et 'royaume de Dieu' sont des synonymes. La vigne que l'homme a plantée est donc le royaume de Dieu. Cela laisse nous dire que l'idée maîtresse de la parabole des mauvais vignerons pourrait se résumer en un mot, un mot que nous rencontrons fréquemment dans le NT. Il s'agit du mot 'fruit.'  'donner des fruits.' Dans son royaume, le Seigneur s'attend à trouver des fruits. Jésus répète le mot 'fruit' quatre fois. Dieu a établi son royaume dans le but de récolter des fruits spirituels ? Est-ce que nous nous rendons compte que si nous faisons partie du royaume, nous nous trouvons dans la même position que les vignerons à qui le maître demandait de produire des raisins. Comprenons-nous bien notre rôle en tant que chrétiens. Dieu a mis la responsabilité de son royaume entre nos mains et il s'attend à ce que nous ayons des fruits à lui présenter au moment voulu. L'apôtre Paul a écrit une intéressante phrase à cet égard dans sa lettre aux Romains (7.4). Il affirme que le but de la vie chrétienne, et plus spécifiquement le but de notre union avec Christ, est de produire des fruits pour Dieu. « De même, mes frères, vous aussi vous avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi, pour que vous apparteniez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu « . Oui le fruit de L’esprit Saint : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi à la gloire de Dieu.