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Dimanche après Noël

Gal 1, 11-19 * Mt 2, 13-23

Le jour de Noël nous avons célébré l’irruption de Dieu dans notre histoire humaine, d’un Dieu sauveur de tous les hommes. C’est là notre foi. Nous le proclamons dans le Credo: Pour nous les hommes et pour notre salut, il est descendu des cieux, a pris chair du Saint-Esprit et de la Vierge Marie et s’est fait homme.
La liturgie fait aujourd’hui mémoire de la famille de Jésus, depuis David à Joseph, l’époux de Marie, jusqu’à Jacques, frère du Seigneur, à la tête de la première communauté de Jérusalem.
Le dessein audacieux de sauver tous les hommes, Dieu ne  l’accomplit pas tout seul. Il fait confiance à l’homme qu’il prend au sérieux. Il fait appel à l’homme. Il le fait depuis Abraham. Il le fait aujourd’hui. Il fait appel à des hommes et des femmes aussi audacieux que lui, capables de dire un “Oui” total à cet appel. Il en trouvera toujours, malgré les nombreuses occasions manquées. Il y en aura toujours qui n’ont pas peur de s’engager. Marie a dit “Oui” librement à la parole de l’ange. - Et si elle avait dit “Non”? - Vous me direz que Dieu savait d’avance qu’elle dirait “Oui”. Certes, mais la réponse de Marie, cette jeune vierge de Nazareth, était entièrement libre. L’évangile nous fait comprendre qu’elle avait bien réfléchi, avant de dire “Oui”. Et Joseph, cet ouvrier de Nazareth: il est au centre de l’ évangile d’aujourd’hui: la fuite en Égypte et le massacre des innocents. Sur l’icône de la Nativité nous le voyons habituellement assis en bas dans une attitude qui exprime le combat intérieur de cet homme simple, juste et droit, entraîné dans une aventure insoupçonnée. Il donne un Nom et une existence légale à ce nouveau-né, déjà menacé de mort. N’oublions pas que la généalogie au début de l’Évangile de Matthieu n’est pas celle de Marie, mais celle de Joseph. C’est Joseph qui sauve l’enfant Jésus de la mort, car la croix était déjà dans son berceau! Il fallait d’abord sauver l’enfant, pour que celui-ci puisse sauver le monde. Par deux fois la voix de l’ange lui enjoint: Lève-toi, prends l’enfant et sa mère…et il se leva: se lever, quatre fois ce mot qui évoque déjà la résurrection.
   Et voici, qu’en quelque sorte, Dieu, dans son dessein de salut fait parcourir à Joseph toute l’histoire du peuple hébreu: descente en Égypte, exode vers la terre promise jusqu’en Galilée, la Galilée des nations, jusqu’à Nazareth avec Marie et Jésus, lequel sera appelé Nazôréen, nom que les Israéliens donnent encore aujourd’hui aux chrétiens: Nôzrim. Galilée des nations, où Jésus va commencer sa prédication et où il l’achèvera le jour de Pâques par l’envoi des disciples.
Cet envoi s’adresse à nous tous. Comme dit saint Benoît, Dieu “cherche son ouvrier dans la multitude du peuple, à laquelle il fait entendre ses appels, …et si tu lui répons: ‘C’est moi!’, …avant que vous m’invoquiez, je vous dirai: ‘Me voici’”. Oui, il est toujours là, l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous.
N’ayons pas peur de nous engager dans la vie chrétienne à la suite du Christ. Ayons l’audace de Marie, l’audace de Joseph. Prenons courage au seuil de la nouvelle année. Que notre vie soit un “Oui” total à Dieu. Être chrétien, c’est collaborer au merveilleux dessein de Dieu de sauver tous les hommes.  Amen.